Quand la somme des intérêts individuels ne mène pas à l'intérêt collectif...
Le tourisme de masse est un phénomène intéressant qui peut renvoyer dans les cordes les libéraux et leur théorie de la main invisible. Cette théorie dit, en substance, que l'Etat ne doit rien réguler car la somme des intérêts individuels mènera à l'intérêt collectif.
On est tous heureux de voyager, de découvrir des endroits préservés : notre terrain de jeu est maintenant mondial, c'est le bon côté de la mondialisation. Mais si tout le monde faisait de même y aurait-il encore ces endroits préservés ?
En Uruguay j'ai eu l'impression d'être un pionnier, comme ces retraités que j'avais rencontrés sur la côte espagnol qui me racontaient qu'ils venaient tous les ans depuis 1967 et qui avaient vu l'endroit changer drastiquement.
Drastique est aussi le changement qui attend l'Uruguay en général et plus particulièrement Punta del Diablo. C'est un village de pécheurs, peuplé de 600 âmes l'hiver, 25 000 l'été. Il n'y a pas encore de routes goudronnées, pas de banque donc pas de distributeur.
Ce village est la propriété de deux personnes, anciens cultivateurs. Ils découpent leur « rancho » et vendent parcelles après parcelles. Le village grandit, il est encore très authentique grâce à l'originalité architecturale des maisons construites, mais jusqu'à quand...
Dans dix ans, il sera temps de se déplacer vers une autre plage pour démarrer un nouveau carnage...
Qu'est ce qu'on dit pour conclure ? Allez y tant que c'est encore un mirage, tant c'est beau ? N'y allez pas pour que ça reste beau ?
Mais à quoi cela sert-il que ça soit beau si personne n'en profite ?