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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 17:56

Quand la somme des intérêts individuels ne mène pas à l'intérêt collectif... 

Le tourisme de masse est un phénomène intéressant qui peut renvoyer dans les cordes les libéraux et leur théorie de la main invisible. Cette théorie dit, en substance, que l'Etat ne doit rien réguler car la somme des intérêts individuels mènera à l'intérêt collectif. 

On est tous heureux de voyager, de découvrir des endroits préservés : notre terrain de jeu est maintenant mondial, c'est le bon côté de la mondialisation. Mais si tout le monde faisait de même y aurait-il encore ces endroits préservés ?

En Uruguay j'ai eu l'impression d'être un pionnier, comme ces retraités que j'avais rencontrés sur la côte espagnol qui me racontaient qu'ils venaient tous les ans depuis 1967 et qui avaient vu l'endroit changer drastiquement.

Drastique est aussi le changement qui attend l'Uruguay en général et plus particulièrement Punta del Diablo. C'est un village de pécheurs, peuplé de 600 âmes l'hiver, 25 000 l'été. Il n'y a pas encore de routes goudronnées, pas de banque donc pas de distributeur.

Ce village est la propriété de deux personnes, anciens cultivateurs. Ils découpent leur « rancho » et vendent parcelles après parcelles. Le village grandit, il est encore très authentique grâce à l'originalité architecturale des maisons construites, mais jusqu'à quand...

Dans dix ans, il sera temps de se déplacer vers une autre plage pour démarrer un nouveau carnage...

Qu'est ce qu'on dit pour conclure ? Allez y tant que c'est encore un mirage, tant c'est beau ? N'y allez pas pour que ça reste beau ?

Mais à quoi cela sert-il que ça soit beau si personne n'en profite ?

 

photo-uruguay-BA 0540

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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 00:43

Cet article (pas méchant) est dédicacé à tous les surfeurs que j'ai rencontré dans ce magnifique endroit, réputé pour être un des meilleurs spots au monde pour s'adonner à cet art.

Qu'est ce qu'être un surfeur ? Apparemment, d'après ce que j'ai pu constater, il s'agit de se balader avec une planche sous le bras, de la ranger sur la table basse, bien en évidence, de l'entretenir à la vue de tous (wax, scotch...), mais surtout ne pas aller dans l'eau avec ! Malheureux ! Elle est en sucre !

Si jamais on va dans l'eau, surtout, il ne faut pas prendre de vague !

Et si Brice de nice était le norme ???

Il y a trois surfeurs dans mon auberge et ils parlent tout le temps de ce qu'ils n'ont pas pu faire à cause du temps, du vent, du style de vague, trop fortes ou trop molles, de la température de l'eau...

« C'est trop dur, la neige elle est trop molle... »

Mais bien qu'ils soient des imposteurs, j'adore les surfeurs. J'aime surtout écouter leurs histoires.

« Ce matin j'étais dans l'eau, les vagues étaient tellement fortes que je n'ai pas pu surfer... Je n'irai pas cet après midi » Et l'après midi, ils y retournent en courant pour le soir se plaindre à nouveau : « 4 heures passées dans l'eau, 3 tentatives, 2 réussites à se hisser debout sur la planche mais... 2 chutes prématurées ! »

Le surf est vraiment ingrat ! Tu aimes le surf mais ce n'est pas réciproque...

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 19:56

Malgré la distance, je me tiens au courant des actualités, un article a particulièrement retenu mon attention : publié sur éco 89, il traite des trentenaires qui ont un mal de vivre certain. Crise des vocations, quotidien insipide, société formatée, horizons bouchés...

« j'ai fait tout ce qu'on attendait de moi, j'ai joué le jeu, alors où est le bonheur ? »

http://eco.rue89.com/2010/11/27/ces-trentenaires-qui-nont-plus-envie-de-se-lever-pour-bosser-177881

Les critiques sont tombées et en nombre, les uns les traitant de feignants, d'enfants gâtés, les autres de nouvelles générations désenchantées...

Quoi qu'il en soit je ne vais pas reprendre un à un les arguments de cet article, ils sont justes. Ce phénomène est réel et largement répandu (du moins dans mon entourage). Dans mon voyage, j'ai pour compagnon de route un trentenaire français anciennement comptable à la Défense, qui a suivi une formation de menuisier ébéniste l'année passée et qui vit à Salta en Argentine depuis 6 mois. Je rencontre tous les jours des personnes françaises ou non dont le parcours est marqué par cette désillusion : « je ne pensais pas en faisant mes études préparer un métier aussi chiant que celui que j'exerce... ». Nombreux sont les métiers hautement qualifiés qui n'apportent rien à la société, voire qui nuisent à celle-ci.

Les plus jeunes quant à eux, redoutent d'avoir une vie lambda...

Les choses évoluent, des articles de ce type paraissent dans la presse. La prise de conscience arrive et un changement interviendra.

J'ai hâte de parler l'espagnol afin de m'enquérir de l'état de ce syndrome en Amérique du Sud.

« La joie de vivre est une sorte de privilège, le fait d'un prince mystérieux qui l'octroie à la chaumière et peut, à son gré, la refuser au palais le plus somptueux. »

 

P. Rabhi

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 19:33

Depuis Florianopolis, où nous n'avons malheureusement connu que pluie et vent jusqu'au bout, nous avons poursuivi notre chemin en bus jusque Porto Alegre (6h), puis de Porto Alegre à Punta del diablo (8h) via un bus de nuit. 

Bus and bus...

Le premier bus nous a permis d'apprécier les paysages « africains » du Sud du Brésil : steppes herbeuses, pâturages extensifs, quelques arbres bas, des zones humides nombreuses et préservées... Il ne manquait plus que girafes et hippopotames pour s'y croire.

Les travaux sont nombreux, et ça ralentit la marche : ils sont en train de doubler le nombre de voies de 2 à 4 afin de prolonger l'autoroute jusqu'à la frontière avec l'Uruguay... Le Brésil, un pays en chantier...

Le deuxième bus était fort confortable (j'écrirai un article sur les bus Sud Américains : ils le mérite largement...). Il nous a déposé à 6 heures du Matin en Uruguay à Punta del Diablo, village de pécheurs (encore) authentique, paradis pour surfeurs et baba-cool, niché à quelques kilomètres au Sud de la frontière Brésilienne. Après avoir marché 4km pour arriver à l'hostel, nous apprécions le confort et...la vue sur la mer du bien nommé Hostel Tranquilo...

Je n'avais aucune image particulière en tête pour décrire l'Uruguay... Si on vous demande, pensez à l'océan ! Ce pays grand comme la Suisse possède des plages magnifiques. 

Dernière étape reposante avant la folie Buenos Aires

 

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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 16:06

Il fait mauvais sur Florianopolis, la ville de Floriano, qui est en fait une île au relief généreux bardée de plages et de forêts de pins... Aller si loin pour se retrouver dans les Landes, c'est peu commun...
Surf, Kite Surf, randonnées, il y en a pour tous les goûts, mais aujourd'hui, le mauvais temps m'empêche d'imaginer l'activité qui pourrait me faire vibrer...
Je suis conscient que lorsque je parle de temps, je suis le borgne, mais VOUS êtes les aveugles !! Il doit faire un petit 18°, il pleut et vente !

Néanmoins, en cette journée morose, petite dédicace à tout ce qui me manque :

Des vraies serviettes en papier, ici il n'y a que du papier pour serviette.
Du vrai papier toilette, ici il a l'épaisseur d'une pelure d'oignon et la solidité d'une feuille morte. De plus, on ne peut pas le jeter dans les toilettes ! Il y a des Français qui aurait, parait-il, bouché plus de 30 toilettes en Argentine, c'est un sport !
Un vrai lit, ici je n'ai dormi que dans du superposé. Le dernier était tellement branlant que j'ai cru qu'il aller rompre à chaque fois que je me tournais...

Et bien sûr, mes 20 lecteurs quotidiens !

 

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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 21:38

Je quitte Iguazu, ces chutes, sa nature, ses missiones, restes de communautés utopiques fondées par les jésuites au 17ème, le barrage d'Ipanema, deuxième plus grand du monde après les 3 Gorges en Chine : il fournit à lui seul 22% des besoins en électricité du Brésil et l'ensemble de ceux du Paraguay !

 

Trois pays, trois frontières, trois villes et autant de cultures différentes... Trois tampons sur le passeport si on les visite toutes (avis au collectionneurs, ils sont nombreux...).

 

Je ne retournerai peut-être pas au Paraguay, ce pays, le deuxième plus pauvre du continent, a eu une histoire tragique. Autrefois riche, il s'est engagé en 1865 dans une guerre de cinq ans contre le Brésil et l'Argentine. Terrassé, le petit pays y a perdu la moitié de sa population et une partie de son territoire. Chose peu commune, sur les 525 000 habitants que comptait le pays après la guerre, il ne restait plus que... 25 000 hommes. Je laisse à mes lecteurs le soin d'apprécier (d'envier?) le dur labeur qu'ont dû endurer ces héros pour reconstruire leur pays.

 

Heureux comme un Paraguayen en 1872...

 

Nous retournons au Brésil direction Florianopolis, ville balnéaire, fief de Gustavo Kuerten !

 

Hasta luego Argentina

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 21:41

Une pensée pour les naufragés de Vélizy, coincés sur la route, ils ont dû dormir dans le centre commercial...

Et moi, pendant ce temps là, en Argentine, je visitais les chutes d'Iguazu, 80 mètres de haut, 13 000 mètres cubes de débit par seconde (à côté de ça, la Seine est un caniveau un soir de pluie!), le tout sous un ciel sans nuage.

Je dois dire que je m'attendais à une espèce d'attraction touristique digne d'eurodisney, je n'ai pas été déçu : c'est vraiment dédié au tourisme, mais la chose est particulièrement bien faite. D'une part le lieu est plus qu'exceptionnel. Je suis souvent dur à impressionner, mais la beauté de ce lieu n'a d'égale que la force qu'il dégage. D'autre part, les tracés proposés s'insèrent parfaitement dans l'environnement.

Des volutes de vapeur, des papillons, des animaux sauvages amicaux... c'est une sorte de paradis, si vaste qu'on ne se sent pas oppressé par la foule.

Avis aux amateurs, c'est une des choses les plus impressionnante que j'ai vue.

 

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 20:14

Depuis Sao Paulo, nous (Laura, Nadia et moi) avons pris un bus Lundi matin pour Curitiba, où nous sommes arrivés à 19h30.

Nous avons pris une chambre dans un hostel très propre, mais pas très fun... (peu de lieux de rencontre, pas de bar...)

Le lendemain, nous avons fait le tour de cette ville de 2 millions d'habitants qui est, sur le papier, un modèle de planification urbaine. Courant des années 1970', alors qu'elle croissait à vitesse grand V, son maire, un jeune architecte, a prit le contre-pied de tous ceux qui lui proposaient de tailler des grands boulevards dans le patrimoine existant pour faire « respirer » la ville. Il a mis l'accent sur le transport public (bus surtout), a créé des quartiers complétement piétons, il a mis un point d'honneur à trier les déchets et à n'accueillir que des activités économiques compatibles avec son mode de pensée...

Longtemps considérée comme un modèle, la ville semble aujourd'hui victime de son succès et de sa réputation de douce prospérité. Sa population a augmentée, le trafic automobile avec. De nouvelles problématiques s'y posent. Un nouveau souffle est nécessaire.

C'est la ville la plus européenne que j'ai vu ici. La communauté Allemande y est importante. On y trouve de la bonne bière pression...

Mardi soir, départ pour Iguazu, direction la triple frontière Brésil / Argentine/ Paraguay, et les chutes du même nom, réputées plus impressionnantes que les chutes Victoria... Si si c'est possible.

C'est un bus de nuit. Nous sommes arrivés à Foz d'Iguazu (Brésil) à 7h mercredi, puis nous avons pris un autre bus (après deux kilomètres de marche) qui nous a déposé à la frontière pour les tampons sortie / entrée des territoires. Nous sommes arrivés à Puerto de Iguazu (Argentine), après une petite mission : dur de ne pas parler Espagnol ici.

De là un nouveau bus était nécessaire pour arriver à notre auberge, fatigués mais ravis de découvrir la piscine et le beau temps dans cette endroit qui ressemble au paradis des voyageurs. Après un voyage galère, c'est un oasis dans le désert (j'ai déjà attrapé des coups de soleils...)

Demain, les chutes... 

… mais le plus dur c'est pas les chutes, mais bien d'y atterrir !

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 19:46

Ordre d'idée et considération d'ordre économique sur le coût de la vie au Brésil.

La monnaie Bresilienne est le Réal (R$). Elle a été créée dans les années 90 pour mettre fin a une inflation endémique.
1 Euro équivaut à environ 2,3 R$ (cela varie beaucoup, on connu l'Euro à plus de 3 R$!)

Dans les villes :
Une nuit à l'hostel (en dortoir) coûte, par personne 27 à 35 R$
500 km en bus valent environ 70 R$.
On trouve des snacks pour 2 ou 3 R$, Même prix pour une bouteille d'eau de 55cl.

Voici pour les besoins du voyageur.

Pour les besoins des locaux, les prix me paraissent parfois dépasser l'entendement. Il faut savoir que le Brésil mène une politique « protectionniste » (ouh les vilains!!),  tout ce qui est importé est durement taxé : environ à 100% d'après des sources peu fiables, puisqu'il s'agit de gens de la rue. Cela doit dépendre du pays de provenance, du type de marchandise et d'autres critères que je ne maîtrise pas.

Toujours est-il qu'ici la basket Nike à la mode coûte 400 R$, les écrans plats de tailles modestes s'affichent à 1900 R$, quant au prix de l'essence, il est de 1,65 pour l'éthanol, contre 2,40 pour le Gasoil.

Ce qui est produit localement est donc clairement favorisé, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Les voitures (VW, Fiat, PSA, Renault et Chevrolet uniquement) sont produites sur place. On voit des modèles inconnus en Europe. Pour les raisons précédemment citées, dans ce pays où les nouveaux riches sont nombreux, je n'ai pourtant pas vu de Mercedes aguicheuses, ni de porches flambant neuves. Même à Sao paulo, leur coût est particulièrement rédhibitoire.

Pour conclure, le Brésil est le royaume du crédit. Tout est payable en 3, 10 ou 18 fois, même les paires de basket.

Mieux vaut des pauvres endettés, mais en ville et bien habillés....

 

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 13:47

Parlons de sujets taboos, parlons de couleurs de peaux.

La composition ethnique de Rio est riche et assumée :

Jeudi, le temps était fort ensoleillé, voici en substance ce que disait un affichage électronique sur lequel je suis tombé à Copacabana:

Indiçao de proteçao (tout le monde comprend) :

mulatos e negros  (mulatres et noires) : 15

morenos escuros  (marron foncé) : 15

morenos claros  (marron clair) : 15

ruivos e loiros  (roux et blond) : 30

J'ai donc mis mon indice 30...

Puis j'ai mené mon enquête : y a-t-il des discriminations entre gens de couleur ? Je n'ai demandé qu'à des gens des 2 catégories les plus "claires" et ils m'ont assuré qu'il n'y avait pas de discrimination. D'après eux, ce sont eux qui seraient discriminés puisqu'il existe des places réservées aux noirs à l'université. S'ils ont des places réservées, c'est donc qu'on estime qu'ils ont moins de chances de réussite puisqu'ils sont nés dans des conditions plus défavorables... (down born)

J'ai par la suite demandé, à ceux ayant fait le fameux « favela tour », quelle était la composition des favelas et, apparemment, elle est aussi diverse qu'en centre ville. On y trouve également des ruivos e loiros très pauvres.

Cette problématique m'intéresse tout particulièrement, car au Brésil les différences ethniques sont nombreuses, mais il y réside néanmoins une grande unité culturelle. En France, les différences culturelles sont des sujets plus largement abordés que les différences ethniques. Ainsi, je m'interroge sur la place de la culture et celle de la race dans les phénomènes de discrimination. J'espère pouvoir trouver des réponses en Amérique du Sud. J'ai amené avec moi « Race et histoire » de Claude Levi Strauss qui pourra m'éclairer sur la question.

Dernière remarque, lorsqu'on y réfléchit, on se demande pourquoi les Etats-Unis qui comptaient, à un moment de leur histoire, 4 millions d'esclaves noirs pour 6 millions de WASP (White Anglo Saxon Protestants) (et je ne parle pas des indiens), sont devenus beaucoup moins mixtes et mélangés que le Brésil. Si quelqu'un a la réponse, qu'il me la souffle à l'oreille...

 

photo-bresil 0098

Désolé pour le sens, mais croyez moi, c'est plus simple que vous penchiez tous votre tête plutôt que je la mette dans le bon sens....

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